Lorsqu’à l’âge de douze ans, on offre une guitare à Edu Bocandé, personne ne se doute de l’histoire qui va suivre. Edu Bocandé a pris d’emblée une décision : le métier de guitariste sera sa profession. Edu se débrouille comme il peut pour tirer des sonorités cohérentes de la guitare, en observant d’autres guitaristes sénégalais plus expérimentés et en utilisant son ouïe pour copier et reproduire les morceaux interprétés par les « guitars heroes » de l’époque : Jimi Hendrix, Carlos Santana, Richie Blackmoore, Jimi Page.
Les premières expériences professionnelles du guitariste Edu remontent à l’âge de 16 ans où, après avoir monté avec un groupe d’amis un groupe (1 batteur, 1 bassiste, 1 guitariste accompagnateur et lui-même, soliste) dans des conditions matérielles qui étaient des plus précaires (la batterie du groupe était à l’époque un assemblage de bassines en fer). Edu Bocandé apparaît en première partie de groupes et musiciens confirmés, à la salle Daniel Brotier de Dakar.
Après l’obtention de son baccalauréat, Edu Bocandé fait deux ans d’études à l’Ecole d’architecture de Dakar. Muni d’une bourse Il peut (enfin !) prendre un peu plus d’autonomie et loue, avec deux amis étudiants, une villa à la « Sicap », un quartier populaire de Dakar. Cette relative liberté lui permet de monter un groupe « Fastfingers », de jouer et de gagner des sous dans un cabaret tenu à l’époque par des Corses, et de faire un concert dans cette salle mythique de Dakar : le théâtre « Daniel Sorano », en 1974…
1976 : Voyage en France (Toulouse) pour officiellement étudier les Mathématiques à l’université de Rangueuil, puis « Maths sup » dans une école d’ingénieur de Paris. Cette période ne fût qu’un prétexte pour prendre des cours de musique avec des personnes compétentes ; au risque de se ruiner il prit des cours particuliers avec au moins cinq professeurs différents.
A Paris (1977) le Dieu des musiciens lui permit de faire une rencontre décisive avec l’harmoniciste Américain de Blues, du nom de Sugar Blue. C’est le début de sa véritable carrière professionnelle Pendant plus de six mois, et sous la houlette de Sugar Blue, Edu Bocandé apprend à gérer le trac, le stress, et à s’exprimer devant une foule (10000 personnes au « Palace »). Edu profite de cette période pour parfaire sa connaissance de la musique, prendre des cours avec des musiciens aguerris.
1979 à 1982 : séjour en Allemagne, le pays de la l’ordre et de la rigueur, mais aussi de rencontres avec d’excellents musiciens dont le guitariste John THOMAS, originaire de Chicago, actuellement enseignant à « Berklee » (U.S.A. Boston) avec qui Edu Bocandé prendra des cours. Il s’adapta à l’Allemagne des hivers rigoureux, pays réputé discipliné et organisé, jusqu’au moment où Il estima qu’il risquait de perdre ses racines ; il était temps de rentrer chez lui (home, sweet home !) au Sénégal.
1983 à 1985 : retour à Dakar, sa ville natale ; c’est à cette période qu’Edu Bocandé commence à écrire et à composer véritablement. Il monte un trio avec le batteur Serge HUCHARD, et son frère, Christian BOCANDE, trio destiné exclusivement à l’exécution des compositions. Parallèlement Edu Bocandé joue dans un groupe de jazz qui se produit six jours sur sept à l’hôtel Méridien.
Novembre 1985 : un ami d’enfance propose à Edu Bocandé de venir s’installer au Bénin, pour y réaliser des albums. Ce fût un véritable saut dans l’inconnu : le choc culturel d’un Africain du Sahel avec un monde complètement différent ; les Béninois ont été pour lui la plus grande source d’échanges humains, culturels, intellectuels et psychologiques. Edu Bocandé réalise son premier album, (Di Douniaï e tiore tiore) dans un vrai studio d’enregistrement (La Satel).
Le Bénin a ouvert à Edu Bocandé d’autres portes : dans ce qu’il est convenu d’appeler le travail temporaire du musicien (lorsque les temps sont durs), Edu Bocandé s’est fait embaucher par une société commerciale basée au Bénin, mais qui opérait aussi dans plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest. Cette activité qui était censée être de courte durée fut longue (5 ans) et Edu Bocandé s’est retrouvé métamorphosé dans la peau d’un « trader » ballotté au Nigéria, au Niger, au Togo, en Côte d’Ivoire.
Ce n’est qu’en 1989 qu’Edu Bocandé a pu reprendre son métier de musicien, et créer le groupe « Anima ». Avec ce groupe Il se produisit six jours sur sept pendant cinq ans à l’hôtel « Sheraton » de Cotonou et dans tous les bars et cabarets de l’époque.
1995 à mars 2005 : Edu Bocandé réside au Togo, pays voisin du Bénin, et y demeure jusqu’en mars 2005. Avec la solide réputation acquise au Bénin, il atteint le rythme de quatre prestations hebdomadaires dans tous les cabarets de la place et réalise des prestations de haut niveau au Centre Culturel Français avec son nouveau groupe « Alokpa ».
Le Ghana, pays voisin du Togo n’est pas en reste ; avec son groupe, « Alokpa » Edu Bocandé se produit à deux reprises à l’Alliance Française d’Accra ; Edu Bocandé enregistre un album au Togo (« Doxondem bi » et deux albums (« Wa bo wa sé et let me breathe ») à Accra (Ghana).
En 2005, Edu Bocandé rentre au Sénégal, où il séjournera jusqu’en août 2012. A Dakar, la capitale, Edu Bocandé s’est principalement produit avec un quintet (Guitare, batterie, guitare basse, piano et saxophone) principalement au « Blue Note », au « Casino du cap vert », au « Just 4 u », aux alliances Françaises de Kaolack et Ziguinchor. Parallèlement Edu a accompagné le chanteur mythique Souleymane FAYE…
En août 2012, Edu décide de revenir s’installer au Togo, pour des raisons familiales. A Lomé, la capitale, Edu emploie toute son énergie, pendant deux ans, à la mise en place d’un studio d’enregistrement performant, et reprend ses activités de musicien à partir du mois de mars 2014.